« T’as froid ? » La réponse était pourtant évidente. Ses dents s’entrechoquaient avec tellement de force qu’on aurait dit qu’elles allaient se briser.
« N-N-Non », me répondit-elle avec ironie. Je m’approchai d’elle plus que je ne l’étais déjà jusqu’à ce que nos corps se touchent. Alors, je passai mes bras autour de son cou, et je sentis les siens autour de ma taille. Je la serrai très fort contre mon cœur, jusqu’à ce que les muscles de sa mâchoire se décontractent.
Je sais ce que vous pensez. Comment vous nous imaginez. Mais Ereesy n’est que ma meilleure amie. Oh, vous n’êtes pas les premiers à penser qu’on sort ensembles. Il ne se passe pas un jour sans qu’on me demande si Ereesy est ma petite amie. On a fini par s’y habituer. En fait, ce qui pousse les gens à croire qu’on sort ensembles, c’est que ça s’est passé subitement. Je veux dire, on ne se connaît que depuis un an, et avant je n’étais pas si proche d’elle que ça. C’était… une bonne copine, voilà tout. Et puis, un jour, quand je lui ai demandé comment ça allait elle n’a pas répondu oui. Ereesy va toujours bien, c’est bien connu. C’est une boule d’énergie, elle sourit sans arrêt et est toujours de bonne humeur. De savoir que ça n’allait pas, ça m’a un peu alarmé, et elle s’est confiée à moi. Elle s’était brouillée avec ses parents à cause de son petit frère, une fois encore. Elle s’est révélée être une très bonne confidente. Car j’ai commencé par, moi aussi, dire de temps en temps que finalement non ça n’allait pas autant que je le disais.
« Ça va mieux ? » Elle sembla hésiter, puis se détacha de moi afin de me regarder droit dans les yeux. Un soupir.
« Je me suis encore brouillée avec Briony. » Je soupirai à mon tour. De un, je déteste Briony et deuxièmement, elle est de plus en plus désagréable non seulement avec moi (ce que j’accepte jusqu’à un certain degré ; après tout, moi non plus je ne l’aime pas) mais aussi avec Ereesy . J’interrogeai Ereesy du regard. Elle me fit signe de la suivre. Ereesy a besoin de marcher, même lentement, quand elle s’explique. J’ai remarqué ça.
« C’est à cause de toi, en fait. Elle dit… elle dit que tu me manipules, que tu te sers de moi. » Je bouillai. Quelle conasse cette Briony. Une vraie garce. J’encourageai cependant Elias à continuer.
« Mais elle m’a dit aussi que gnagnagna c’était la première fois que t’avais aussi proche d’une fille, que t’étais surement sincère mais que ça t’était jamais arrivé et tout. Elle m’a assuré que tu m’aimais. Je l’aurais tuée. » « Je peux le faire, si tu veux. La tuer. » Ereesy eut un petit sourire. Puis, la cloche sonna et nous dûmes aller en cours.