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Savez-vous le pourcentage de chance de rencontrer sur votre lieu de vacances une personne de votre ville, inconnue de surcroît ? Non ? Moi non plus. Je sais juste que ce n’est pas quelque chose de commun, mais il faut croire que nous n’étions pas communs. A l’époque, et comme tout deux ans, je m’exilais pour les vacances d’été au pays paternel, la Corée du sud. Je sais pertinemment la réputation de ce pays depuis quelques années, mais que voulez vous, les gens s’imaginent d’incroyables choses qui n’ont pas lieu d’être. Je ne sais pas ce qu’il faisait là, à vrai dire je ne pense même pas lui avoir posé la question, et s’il m’a donné la réponse à un moment précieux, ce n’est pas ce qui m’a marquée. Sa voix, elle, ne pourra me quitter. Les heures que nous avons passées à parler ne peuvent être compter, voilà pourquoi ces souvenirs sont aussi présents que pénibles. « Découvre le monde avec moi. » il avait dix neuf ans, moi dix sept, à l’autre bout du monde, de notre monde. J’avais un petit ami qui m’attendais normalement à mon retour, comme depuis deux ans d’ailleurs, mais vous savez c’est le genre d’amour de jeunesse, le joueur de football qui sort plus avec son ballon et ses potes qu’avec autre chose, mais a vrai dire, c’est une situation dans laquelle on se complait facilement. J’ai toujours cru en cette connerie de l’amour. Là n’est pas la question, il faut être honnête, tout le monde y croit, même si ça tuerai certains de l’avouer. Josh et moi avons passé un mois ensemble, à l’abri de tout, s’oubliant. Et plus l’échéance du retour approchait, plus nous nous accrochions à cette illusion de bonheur construit sur du vent. Mais ce n’était pas une illusion. « C’est qui ce baltringue qui se la pète avec sa voiture ? » en descendant de l’avion, nous avions convenu que le mieux était de retourner à nos vies, et que, si le destin nous amenait encore à nous croiser, alors… il avait forcé le destin. Et je ne sais pas vraiment pourquoi, puisque je n’étais qu’une jeune lycéenne naïve et rêveuse bien trop terre à terre pour le suivre, comme il le voulait. Pourtant, il est resté. Ca n’a pas plus, ce ne pouvait pas plaire de toute manière, mais là n’est pas la question. « Demain, dés ton diplôme en poche, on part en viré. » il était si persuasif, impulsif sans jamais s’énerver, le genre de personne qui vous donne des ailes en parlant, tellement le discours transporte. « Tu es fou ! Et mes parents, et la fac, il va falloir que je me trouve une chambre, ou un appart’, que je commenc… » « Arrête de penser à tout ça. Viens avec moi, juste cette fois. » et ses lèvres, sur les miennes… je ne comprenais pas ce besoin de partir, de ce non attachement à certaines choses matérielles, mise à part sa voiture. Mais je l’ai suivi. Nous avons sillonnez les côtes canadienne, jusqu’à s’arrêter à Charlottetown. Encore aujourd’hui, je ne pense pas pouvoir retrouver quelque chose d’aussi beau. Mais peut être mes yeux sont-ils troublés. Ca, c’était le bon temps. Celui où je lui parlais de ma passion pour la mer, les étoiles et l’univers, où je l’écoutait me raconter les choses apprises dans ses livres, mais aussi de ses voyages, où nous nous disputions sur le meilleur groupe de rock des années 90, où l’échéance ne comptait plus. Du moins, pas pour moi.

« Huntington, forme juvénile. Je suis malade, Lena. » une douche froide aurait été mille fois plus agréable. Quelques jours avant mon entrée à la fac d’Ottawa, il était venu me l’annoncer. Apparemment, il savait depuis des années qu’il pouvait être porteur de la maladie, son grand père en ayant succombé, mais il ne voulait pas se résoudre à savoir combien de temps il lui restait à vivre. Mais, apparemment toujours, j’avais changé la donne. A notre retour de Corée, il avait enfin accepté de faire le test, mais ne voulais pas m’en dire le résultat. Si vous saviez comme je l’ai haïe, de m’avoir laisser croire en quelque chose qui n’avait pas d’avenir. J’étais trop idiote pour voir les choses, trop aveuglée par la peine, aussi. J’ai eu ma phase de déni, comme tout le monde, sauf que tout ça a été bien plus vite que ce que l’on peut voir dans les films. Je n’ai pas eu le temps d’une semaine ou plus, pour me faire à l’idée, pour ne serait ce qu’analyser la chose. « Quand tu partiras demain soir, je ne viendrai pas avec toi. » « Et quand tu partira, qui sera là, hein ? Et quand bordel, quand Josh ? ». Je crois que c’est la colère qui m’a faite partir, mais la peur qui m’a faite me retourner, pour voir s’il n’était pas dans mon sillage. Mais je n’aurais jamais dû. Tout les jours, j’avais envie de prendre la route, rouler un peu, sur cette maudite nationale et me garer devant chez lui, n’importe où, pourvu que ce ne soit pas un hôpital, lui dire que je l’aimais, et que rien ne pourrait détrôner Radiohead, l’entendre rire, protester, le laisser m’embrasser, une dernière fois… qui ne fut pas. Le 17 décembre. Un coup de téléphone, un choque en plein cœur, une lettre. Jamais ouverte.

Les études, c’est importants. Et j’aime ce que je fais, croyez moi. Peut être trop. C’est l’exutoire trop parfait pour. Pourtant, je ne veux pas oublié, à défaut d’avoir laissé tomber. Et voilà d’où vient le problème, apparemment. Peut être un jour ouvrirai-je cette lettre. Peut être pas. Mais il faut croire que les gens autour de moi pensent que j’ai besoin d’air, puisque mes parents m’ont inscrites à ce… cette formation. Ca peut être bon pour moi. Et puis je ne peux pas nier que leur programme va me permettre d’aller a la rencontre des meilleurs parcs aquatiques du monde, et puis la diversité a du bon. Et… il voulait que je voyage, non ? Quant aux autres personnes se trouvant ici, je n’en sais rien. Ce n’est pas que j’ai du mal a me lier avec les autres, mais je crois que c’est le plus souvent superficiel. Il y a aussi ce… Noah, oui, Noah. Si vous savez comme il me fait penser à lui… mais ne vous en faite pas, c’est tout autre chose, et tout se passera bien. J’espère.

Hum voilà. Vous vouliez savoir si j’avais vécu. On dit que le temps seul fait le vécu. Je n’ai que vingt-deux ans, vous savez, et je ne prétend pas avoir, vécu. Mais je pense qu’il faut parfois se méfier des on dit.

KRISTEN
BIENVENUE SUR JUKY !

Moi qui étais sure de n'avoir piqué le nom de personne --' loupé !
Je peux changer, si ca te dérange

Merci beaucoup à vous

Merci encore
Je pense, malgré l'impression d'une fiche bâclée, avoir fini...

Je te valide tout de suite
N'oublie pas de compléter ton profil (: