Pocahontas tournait en rond dans sa petite chambre d'hôtel. Elle avait envie de sortir, de s'aérer , de prendre l'air pour palier à cette routine qui s'était installée dans sa vie et qu'elle détestait. Elle préférait pouvoir voir du monde et tester ses capacités de production. Après une semaine de glandage absolu, elle décida donc de sortir et de se retrouver elle même à nouveau. Elle passa donc de loque à princesse en quelque secondes. Elle passa tout d'abord par la salle de bain pour se poster devant son dressing pour choisir sa tenue. Au final, c'est un mini short en jean et un débardeur blanc qui retinrent son attention. Elle ajouta à cela une jolie veste, ses escarpins rouge et releva ses cheveux en une queue de cheval avant de se maquiller. Quelque chose de léger, qui fasse plus naturel qu'autre chose. Une fois les préparatifs terminés, elle attrapa son sac, enfila son manteau et sortit.

Il devait être vingt heures lorsque Pocahontas a franchi la porte de ce pub. Il ne paraissait pas vraiment mal famé, juste un peu vide. Normal vu l'heure. Elle s'installa à une table sentant les regards des hommes présents se poser sur chaque partie de son corps. C'était une sensation grisante, le fait de se sentir désirer. Comme si la terre pouvait cesser de tourner dans la minute, plus rien d'autre n'avait d'importance. Elle savait que pour une raison quelconque, quelqu'un ferait tout son possible pour la secourir. Pas qu'elle fasse un trip superman bien qu'elle ne dirait pas non à Clark Kent mais elle avait besoin de se sentir aimé. Toujours est-il qu'elle n'eut pas besoin de commander, un serveur lui apporta un martini qui avait déjà été réglé par un homme assis au bar. Un brun d'une trentaine d'années. Il la matait sans aucun indiscrétion et elle lui adressa un signe de tête en guise de remerciement. Se sentir aimé, oui. Les pervers, non. Elle n'était pas strip teaseuse et surement pas désespérée au point de sauter sur un trentenaire. Pas tout de suite du moins. Et puis elle n'était pas vraiment d'humeur. Elle n'arrivait pas à se sortir de la tête son baiser avec Deamon et ça lui faisait peur. Elle ne voulait pas s'attacher à quelqu'un. Elle sait trop le mal que cela peut faire de le perdre. Seulement voila, elle se surprenait à penser à lui à des moments incongrus de la journée. Elle avait envie de lui, ses rêves en témoignaient de manière plus qu'évidentes. Seulement elle tenait trop à lui en temps qu'ami pour tenter quoi que ce soit. Donc elle l'évitait. Donc elle déprimait toute seule dans son coin. Donc elle finit par se lever et aller discuter avec ce type un peu bizarre sur les bords.

Au bout de quelques heures, elle décida de partir avant de faire une bêtise. elle avait un peu trop bu et ne voulait en aucun cas partager la couche de ce type. Elle s'excusa poliment et décida de passer par le parc pour rentrer. Sa démarche n'était pas vraiment assurée mais elle arrivait à donner le change. Seulement le type du pub ne voyait pas les choses de la même façon. En effet, au bout de quelques minutes, il l'interpella. Elle ne se retourna pas et entendit des pas plus rapides. Elle pressa elle même l'allure mais c'était trop tard. Une main attrapa son bras et la fit pivoter vers lui. Cela devait être un de ses amis car elle ne l'avait jamais vu. « LACHEZ MOI ! » Elle avait beau crier, se débattre, il ne lâcha pas prise, au contraire. Un autre arriva derrière elle et colla son corps au sien, tout en passant ses mains de l'autre côté pour atteindre sa poitrine. Là elle ne se laissa pas faire. Elle donna un coup de coude au gars derrière elle avant de lui assener un coup d'escarpin dans le tibia. Il cria mais se remit rapidement puisqu'il lui assena une claque monumentale. Au même moment, la pression sur son bras se libéra et elle s'écroula au sol. Un bruit sourd résonnait dans ses oreilles et sa mâchoire l'élançait sérieusement. Au bout d'un moment, certaine de ne pas défaillir, elle se leva. Juste à temps pour apercevoir les trois pervers mettre les voiles. Son regard se posa alors enfin sur son sauveur, Deamon. Elle avait bien sur reconnu sa voix. En le voyant, elle oublia sa propre douleur et se jeta sur lui . « OHMONDIEU ! Mais tu saignes. Je suis vraiment désolée. Viens, assieds toi. Oui voila comme ça. » Elle le poussa de force vers un banc pour qu'il s'assoit et sortit un mouchoir de son sac pour tamponner sa bouche et son nez le plus délicatement possible. Malheureusement pour son ventre, elle ne pouvait rien faire. Elle jeta le mouchoir dans la poubelle près du banc avant de le prendre dans ses bras. Elle le serra fort contre elle pendant quelques secondes avant de se détacher de lui. « Merci. Merci beaucoup. Tu viens sans doute de m'éviter un mauvais quart d'heure. Si je peux faire quoi que ce soit pour toi. S'il y a un moyen quelconque de réduire la douleur n'hésite pas dis le moi. Je suis prête à parcourir tout Londres à pieds s'il le faut pour trouver une pharmacie ouverte. Tu veux que je t'emmène aux urgences ? Au mon dieu c'est peut-être grave ? Tu as quelque chose de cassé tu crois ? Je suis une calamité, tu n'aurais pas du venir m'aider, regarde ce qu'ils t'ont fait. Je suis vraiment désolée. » Comme à son habitude lorsqu'elle est stressée, Pocahontas parla sans discontinuité jusqu'à ce qu'elle se rende compte du débit impressionnant de parole à la seconde. Elle posa alors sa main sur les lèvres et enfouie sa tête sur l'épaule de Deamon. Finalement, Clark Kent pouvait aller se rhabiller, elle avait trouvé un meilleur héros. Et un qui existe qui plus est.

La tête dans le cou de Deamon, elle respira son odeur. C'était légèrement ambré, une délicieuse odeur pour quiconque savait apprécier les bonnes choses de la vie. Poca se rapprocha encore un peu de lui. On aurait pu croire qu'au contraire, elle voudrait fuir les hommes, qu'elle aurait besoin de se retrouver seule mais c'était le contraire. En cet instant, elle avait besoin de se sentir vivante. Elle se rendit compte qu'elle avait cessée de respirer lorsque son corps inhala de toute ses forces. Elle était soulagée, il n'avait rien. Du moins, rien qui ne soit vraiment important pour qu'il omette de lui en faire part. Il savait sans doute qu'elle piquerait une crise monumentale si elle apprenait qu'il lui avait menti. Chasser le naturel, il revient au galop n'est ce pas . Elle décida donc de le croire. Et bien qu'elle savait qu'il devait souffrir, elle n'ajouta rien. Il avait après tout droit à son heure de gloire. Il pouvait jouer les héros autant qu'il voulait. Elle serait là en cas de problème. Elle pouvait l'amener à l'hôpital ou lui faire un bandage, lui soigner ses plaies. Pocahontas n'est pas ce que l'on peut appeler une personne altruiste. Mais quand il s'agit des gens qu'elle aime, ils passent toujours avant elle. Toujours. C'est aussi pour ça qu'elle avait essayé d'occulter la douleur qui lui martelait la mâchoire. Elle se raviva cependant quand il passa sa main dessus. Ce n'était qu'une caresse, il l'avait à peine effleurée mais cela avait suffit à lui rappeler la douloureuse expérience de se prendre une jolie claque dans la figure. « Je m'inquiétais pour toi. Je n'y ai juste pas penser. Mais maintenant que tu le dis je suis heureuse de n pas l'avoir mentionné, il y a eu assez de dommage pour aujourd'hui. Mais ce n'est rien. »

Elle esquissa un sourire triste à son attention avant de se redresser. Délicatement, elle souleva le tee shirt de Deamon pour aller voir en dessous. Finalement, elle voulait savoir s'il jouait au héros avec elle. Il pouvait très bien faire croire que ce n'était pas grave, comme elle le faisait pour lui. Son ventre avait pris une couleur rougeâtre qui virait déjà vers le violet à certains endroits. Elle amena sa main à sa bouche pour étouffer un gémissement et senti les larmes lui venir aux yeux. « Je suis ... Je suis tellement désolée Deamon. » Elle passa une jambe de l'autre côté de celles de son superman pour s'assoir sur lui et elle le serra contre elle le plus précautionneusement possible. Elle ne savait pas quoi faire d'autre que le serrer dans ses bras. Et par dessus tout, elle ne voulait pas qu'il la voit pleurer. Après tout, c'était lui qui devait souffrir le martyr et tout était de sa faute à elle alors c'était stupide de pleurer. Mais elle ne pouvait pas s'en empêcher.